IOTA
Présentation :
Le processus de distillation auquel Apollinaire fait référence dans Alcools s’inscrit clairement en écho au processus de création, de mise en vers – de mise en musique – de l’expérience auquel le poète se soumet. Aller de la phrase au vers, du bruit au son, inscrire le texte parlé dans une structure musicale: c’est notamment ce passage d’un état à l’autre de la matière sonore que j’ai cherché à exprimer dans Iota. Il faut néanmoins se garder de réduire le travail du poète à ce seul aspect: bien au-delà de réalisations techniques, le poème exprime l’essence de son créateur. L’écriture d’Apollinaire oscille ainsi entre la mélancolie récurrente des images de flétrissures, d’automne, de brouillard, d’adieu et cette liberté insolente conquise, arrachée : celle des vers, celle de l’émotion, celle de l’expérience.
Dès lors, la démarche de Iota est double: exploiter les différentes facettes de l’œuvre d’Apollinaire, et construire un univers qui puisse accueillir la musicalité propre au texte. La pièce se développe autour de cinq poèmes tirés de l’ouvrage Alcools : Trois véritables Mélodies (I L’Automne / III La tzigane / V Pardonnez moi mon ignorance) et deux interludes (II L’adieu / IV La dame).